La SPECQUE 2024 : retour aux sources québécoises !
Le fonctionnement des institutions européennes, avec ses Commissaires parfois très discrets, ses “lobbies” surpuissants et ses “eurodéputés” représentant les citoyennes et citoyens de l’UE, est toujours très complexe à cerner.
Le Parrhèsiaste vous a déjà proposé une analyse des simulations des institutions comme outils de compréhension, mais cette fois-ci nous vous proposons d’en découvrir un exemple concret.
La Simulation du Parlement européen Canada-Québec-Europe, plus connue sous son acronyme “SPECQUE”, a ceci d’unique qu’elle place cette expérience pédagogique autour des institutions européennes dans le cadre de la promotion de la francophonie et de la coopération entre l’Union européenne, le Canada et bien sûr le Québec.
Ulysse Schaff, Co-Président pour l’Europe pour l’édition 2024 qui se tiendra à Québec en juillet prochain, répond aujourd’hui à nos questions.
Toutes les réponses, reçues écrites, ont été conservées dans leur forme et leur contenu d’origine, et ne représentent pas l’opinion personnelle du rédacteur.
Pourriez-vous présenter votre parcours et votre rôle pour la SPECQUE ?
Je suis étudiant en Master dans un cursus franco-allemand. Récemment détenteur d’une licence en gouvernance internationale et européenne, je poursuis mes études à Münster en Allemagne. Après une première participation en tant que membre en 2022, j’ai renouvelé l’expérience de la SPECQUE en juillet dernier au titre de chef de la délégation lilloise, avant de candidater pour obtenir mon poste actuel : Co-président pour l’Europe.
Comme on dit, « la SPECQUE, on y vient pour l’expérience et on y revient pour les gens ».
En quelques mots, qu’est-ce que la « SPECQUE » ?
La SPECQUE, c’est la plus grande simulation francophone du Parlement européen. Mais c’est aussi et avant tout selon moi une expérience humaine. Comme on dit, « la SPECQUE, on y vient pour l’expérience et on y revient pour les gens ». A la SPECQUE, on se crée des souvenirs et des liens forts qui perdurent dans le temps.
Qui peut participer à la SPECQUE et comment ?
On veut être ouvert au plus de personnes possibles. Il faut être étudiant.e, avoir entre 18 et 33 ans. Le déroulement de la SPECQUE se fait intégralement en français. Il faut un niveau de français suffisant (B2/C1) pour pouvoir participer pleinement aux débats ! L’idéal pour participer est de se renseigner sur l’existence d’une délégation dans sa ville de résidence. Il est également possible de postuler en tant que candidat libre.
C’est aussi une atmosphère bienveillante, avec une simulation sans aspect de compétition comme cela peut être le cas dans certains MUNs.
Pourquoi participer à cette simulation plutôt qu’à un MUN ou une autre simulation des institutions européennes ?
La SPECQUE est une simulation qui n’a pas son pareil. Tout d’abord, la SPECQUE dure généralement plus longtemps que les autres simulations puisqu’elle dure une semaine complète. Cela permet d’avoir une expérience plus approfondie. Mais c’est aussi une atmosphère bienveillante, avec une simulation sans aspect de compétition comme cela peut être le cas dans certains MUNs.
Pourquoi mettre en valeur la francophonie ?
La francophonie, c’est l’utilisation de la langue française pour rapprocher les personnes et défendre des valeurs telles que la paix et la démocratie. Elle concerne 88 Etats et représente 1,2 Milliards d’euros dans le monde. C’est également un élément important pour l’association euro-québécoise que nous sommes. En effet, à Québec, le français représente une part importante de l’identité culturelle.
Selon vous, en quoi une simulation parlementaire permet-elle de promouvoir la démocratie européenne ?
Pour différentes raisons. Tout d’abord, elle permet aux participant.e.s d’en comprendre le fonctionnement par un jeu pratique. C’est plus captivant qu’un cours théorique. Ensuite, une simulation permet de débattre sur des problématiques internationales adressées par les institutions européennes. Enfin, la SPECQUE peut même dans certains cas éveiller des vocations et voir d’ancien.ne.s membres s’impliquer professionnellement dans l’Union européenne.
À la SPECQUE, nous avons à cœur de promouvoir la diversité et de respecter la parité sous différentes formes.
Québec 2024 : pourquoi ce retour aux sources ?
À la SPECQUE, nous avons à cœur de promouvoir la diversité et de respecter la parité sous différentes formes. La XXVIe édition à Québec a pour objectif de rétablir la parité entre Europe et Canada mise à mal par la pandémie du COVID. Mais c’est aussi bien sûr toujours un plaisir pour la SPECQUE de retourner dans la belle ville de Québec, sur le campus des origines : l’université Laval !
Quelles sont les thèmes abordés cette année ?
Les trois commissaires retenu.e.s par notre pôle académique ont déjà entamé leur travail de rédaction. Le premier texte portera sur les violences éducatives ordinaires. Le second texte a pour visée de décortiquer les politiques migratoires européennes. Le troisième texte enfin se concentrera sur les politiques de transports et plus spécifiquement sur le réseau ferroviaire européen.
Je pense que tous les mélanges culturels et internationaux doivent être favorisés. La richesse provient de la diversité.
Pensez-vous que la relation entre la jeunesse de l’Union européenne et celle du Canada, et a fortiori du Québec, doit être renforcée et pourquoi ?
Bien sûr ! Je pense que tous les mélanges culturels et internationaux doivent être favorisés. La richesse provient de la diversité. L’avantage de cette relation en particulier c’est qu’elle a comme accroche la langue française, ce qui enlève la barrière de la langue, parfois problématique. Et puis il faut rappeler que c’est cette relation qui a permis de créer la magnifique organisation qu’est la SPECQUE.
Petite tradition de la revue : un conseil de lecture (ouvrage et article académique, œuvre littéraire…) pour mieux comprendre votre structure ?
Je pense que l’expérience humaine de la SPECQUE est difficile à retranscrire dans un ouvrage mais sur le fonctionnement même, une amie du Conseil d’Administration m’a recommandé Le fonctionnement de l’Union européenne de Olivia Costa et Nathalie Brack. Il peut accompagner pour la préparation académique de la simulation.
Le Parrhèsiaste remercie Ulysse et la SPECQUE pour cet échange enrichissant dans le cadre d’un partenariat plus large entre nos deux structures. Un live Instagram vient compléter cet entretien écrit et les réponses précédentes.
Propos recueillis par Pierre Jouin
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