Vivre à l’étranger : Prague et la République Tchèque
Vue sur la rive occidentale de la Vltava, le quartier d’Hradčany et le Château de Prague, 2021
“Si les villes européennes formaient un collier, Prague en serait le diamant parmi les perles” Anonyme
Je vous propose aujourd’hui un texte très différent de tous ceux que j’ai pu écrire jusque là. Ici, pas de réflexions poussées, pas de casses têtes philosophiques, pas d’étude longue et profonde d’un livre. Juste une courte description de ce que c’est que d’être français au milieu de la dynamique et reposante capitale de la Bohème.
Une Ville lumière, une Ville colorée, une Ville préservée
Ce qui m’a le plus surpris en arrivant ici, à Prague, c’est d’abord la luminosité qui s’en dégage. Non pas que le Soleil règne ici en maître tout au long de l’année (loin de là !), mais plutôt que rien ne semble morne et triste. Partout de la couleur, partout de superbes bâtiments entièrement peints en jaune, bleus, blanc, beige, rouge. Au fil de mes balades dans le cœur de la ville, je n'ai jamais réussi à ne pas être impressionné par la beauté saisissante de son architecture. Tous les immeubles sont beaux, avec des styles architecturaux souvent différents les uns des autres.
D’un côté, nous avons un vieil art gothique, avec le Château de Prague ou encore le fameux pont Charles, symbole de la capitale.
Nous pouvons aussi tomber sur des monuments de styles renaissance, baroque, art nouveaux, cubiste. Ce mélange des styles, et surtout des époques, fait de Prague une ville à part entière, où l’on peut passer d’un immeuble de l’ère communiste à une église baroque, tout en admirant des portes de bâtiments Art Nouveau, comme la fameuse Sunshine Door
Une autre chose marquante à Prague, lorsque l’on est français, est qu’il n’y a pas de réel choc culturel violent entre les deux pays. Même s’ils sont proches géographiquement parlant, la France et la République Tchèque ont des histoires très différentes. Rien que dans les dernières décennies, les 2 pays faisaient partie l’un du bloc de l’Est et l’autre du bloc de l’Ouest. Malgré tout, vivre à Prague offre son long magistral de dépaysement, sans ressentir les effets d’un manque de repère. Ici, beaucoup de musique française, de la gastronomie cousine, etc… Cependant, la langue reste un obstacle majeur à l’intégration. Même si une grande partie des locaux parlent anglais, beaucoup de choses ne sont pas traduites. Et le tchèque étant une langue slave, il n’existe que peu de ressemblance avec le français et les langues latines. Ce qui peut parfois compliquer la compréhension, surtout dans les transports en commun où l’on peut facilement se perdre si l’on est pas attentif.
Une ville qui ne dort jamais
Prague est une ville bouillonnante. En particulier lorsque l’on y est étudiant, ce qui est mon cas. Bouillonnante car il y a toujours quelque chose à faire, en journée comme en pleine nuit. Il y a de toute part des événements culturels, des festivals, des fêtes, des réjouissances. Pas un jour ne passe sans que l’on ne vous propose une chose nouvelle à faire, à expérimenter. Cela s’ajoute au nombre assez ahurissant d’étudiants étrangers dans la ville. Alors certes, il y a beaucoup de français, mais qui font l’effort louable, pour la majorité, de parler anglais entre eux. La période actuelle fait qu’il y a surtout des étudiants européens dans la ville, ce qui n’empêche cependant pas de découvrir à tout moment de nouveaux horizons, de nouveaux points de vue.
J’ai la chance de vivre dans une résidence étudiante réservée aux étrangers. Près de 40 personnes vivent ensemble, et organisent leur séjour ensemble. C’est une chance inouï d’expérimenter cela, l’échange culturel permanent, l’utilisation absolue de l’anglais en toute circonstance.
Le coût de la vie à Prague : rien n’est vraiment cher
Parlons désormais du coup de la vie à Prague, un point somme toute important, en particulier pour un étudiant. A l’heure où j’écris ces lignes, un € vaut 25,4 couronnes tchèques (czk). La monnaie est divisée en pièces de 1, 2, 10, 20 et 50 czk, et en billets de 100, 200, 500, 1000 et 2000 ckz. La vie n’est pas chère ici : un repas complet coûte en général aux alentours de 125 czk, soit 5 €. Une bière brassée sur place, faite maison dans un bar, aux alentours de 40 à 50 czk. Soit entre 1,5 et 2 €. Comme vous pouvez le voir, ici la restauration n’est absolument pas chère comparée aux standards français. Seul le logement reste à des niveaux équivalents à une ville moyenne française.
La ville (et le pays) de la bière !
Car oui, la République Tchèque est le pays avec la consommation de bière la plus importante au monde, en moyenne 138L par an et par habitant. En comparaison, la France ne se place que loin derrière, en 41ème position. Et Prague est le fer de lance de ce record !
Ici, presque tout tourne autour de la bière : les publicités, les goodies, les notes des restaurants. En effet, tout bon restaurant se doit d’avoir une bonne bière maison ou locale. Cela fait que le marché de la bière est saturé de marques : le prix s’écroule en réaction. Boire une bière ne coûte rien, et l’on paye pour la meilleure qualité, sans l’ombre d’un doute.
Dans la grande majorité des bars que j’ai pu tester, les bières sont brassées sur place, et les cuves sont directement dans la salle.
De plus, Prague compte de nombreux “BeerPark”, des fêtes foraines où l’on peut déguster de la bière en regardant ses enfants faire différents manèges. La bière est le centre de beaucoup d’activités en République Tchèque !
Finalement, Prague fait partie de mes villes préférées en Europe. C’est une ville de la joie de vivre, de la beauté, de l’art à tous les coins de rue. On peut se balader pendant des heures, des jours, sans cesser de découvrir de nouvelles merveilles, faire de nouvelles rencontres, essayer de nouvelles saveurs. C’est une ville que je conseille à tout le monde, et en particulier aux étudiants, qui y trouveront leur compte d’expérience et de vie nocturne.
Nicolas Graingeot
