Se retrouver
Les arbres défilent, confus et nus.
Une pellicule de givre s’est déposée sur une campagne morne et éteinte.
Mes souvenirs se montrent puis s’estompent comme la buée de mon souffle sur la fenêtre,
Du train qui me ramène vers mes rires d’enfant, mes peurs d’adolescent.
Tant de personnes rencontrées, tant de vies à comprendre et à apprécier,
Des promesses qui deviennent complicité, des liens qui deviennent amitié,
Et l’âge adulte pointe au loin, aussi soudain qu’espéré,
Et pourtant l’innocence tente d’exister, de persister.
L’unité dans la diversité, la belle affaire !
Il faudrait déjà s’entendre sur notre façon de manger, de vivre, de s’aimer…
Et pourtant, je ne regrette rien, et j’avance avec de nouveaux horizons,
Forgé par mes racines, poussé par toutes ces routes.
Car tu m’attends et me hante, toi ma tendre et aimante,
Toi qui rejoint le vous dans une lumière éblouissante,
Vous qui me portez, toi qui ne cesse de m’émerveiller,
Rassemblés auprès de mon cœur, en cet instant si particulier.
Et alors que les flocons s’amoncellent sur la route qui ne cesse de monter,
Mon regard perdu et vague enfin se fige de bonheur,
Pour entonner avec eux, avec vous, avec toi,
Des chansons qui me bercent, et me murmurent :
“Il est temps de se retrouver”
Pierre Jouin
Du même rédacteur