Convoitises dans l’Indopacifique


 

Crédit: The Japan Times, 'Quad' leaders — Le président des Etats-Unis Joe Biden, Le premier ministre australien Anthony Albanese, le premier ministre japonais Fumio Kishida et le premier ministre indien Narendra Modi


L’Indopacifique est une expression recouvrant une multitude de définitions plus ou moins proches les unes des autres. Si elle évoque pour les scientifiques un espace biogéographique avant tout centré sur les deux océans, Pacifique et Indien, elle apparait de manière récurrente dans un contexte de relations internationales. La région tend à devenir un concept à dominante géopolitique, largement utilisé dans des textes d’analyse de politologues, de politiques et de chercheurs. Pour appréhender cet espace, terme cher aux géographes, il convient de faire appel à la définition proposée par Vaimiti Goin sur Géoconfluences. Elle évoque ainsi un espace qui « désigne avant tout les rivages de l’Asie et de l’Afrique organisés autour du pivot chinois et indien, avec Singapour et Malacca en nœud central et Suez et Panama comme verrous d’accès. ». La présence du mot « rivage » témoigne à nouveau de la place centrale qu’occupent les océans dans la zone qu’il s’agit d’étudier. 

Sa définition met aussi l’accent sur la facette idéologique que véhicule cette expression. Elle cristallise certaines tensions puisqu’un acteur majeur comme la Chine la rejette, craignant l’établissement d’un « containment » ciblé. La mention de l’Inde n’est d’ailleurs pas un hasard dans la mesure où ce pays, démocratique, concurrent dans de nombreux domaines, est un autre acteur majeur dans la zone, soutenu par la première puissance mondiale, les Etats-Unis. On comprend donc que la région se prête à un examen géopolitique, d’autant plus que le caractère potentiellement conflictuel de cet espace se retrouve dans le choix de la terminologie même. 

Concernant la méthode employée pour effectuer cette analyse, on s’appuiera sur un article de Stéphane Corcuff, qui définit d’une part la géopolitique comme une étude du « franchissement d’une frontière dans un fait signifiant, qui sera suivi d’effets dans les rapports de pouvoir dans leur dimension territoriale » et qui donne d’autre part, un cadre et des critères sur lesquels l’analyse peut porter, comprenant à la fois les faits, les représentations, les intérêts, les buts des politiques conduites mais également les stratégies, les discours, les rapports de force ou bien encore l’échelle temporelle sur laquelle les actions se déroulent. 

Une région de convoitises et de tensions permanentes à travers l’histoire

Une région de luttes entre puissances coloniales

En se questionnant sur une potentielle intensification des tensions dans la région Indopacifique, on part du postulat évident qu’elles préexistent à la période contemporaine. Cette région « pivot » a en effet déjà été l’objet de rapports de force entre grandes puissances. Dominique De Villepin souligne ainsi, à juste titre, que cet espace « se calque commodément sur la Route des Indes des XVIIIe et XIXe siècles ». C’est un fait géopolitique majeur qu’il faut mentionner puisqu’il est demeuré un objectif clair de la politique extérieure de l’empire britannique durant plusieurs siècles permettant de consolider et de légitimer leurs discours de puissance et de rayonnement culturel. 

L’Indopacifique a également été le lieu d’un déploiement économique forcé mis en oeuvre par le Concert européen au XIXe siècle. On peut notamment penser aux diverses contraintes commerciales et amputations territoriales qui se sont imposées à la dynastie des Qing. A titre d’exemple l’historien Jean-Pierre Duteil rappelle que certaines villes ouvertes comme Chazhou, Tianjin et Dengzhou devaient accorder des quartiers aux anglais et aux français à l’issue des Guerres de l’Opium. On comprend donc que cet espace est témoin de conflits globaux et géopolitiques depuis plusieurs siècles, où les intérêts de différentes nations s’affrontent pour parvenir à réaliser leurs stratégies. La question est donc moins de savoir si la région peut être le théâtre d’un nouveau conflit global que de déterminer si les tensions se sont recomposées au fil des décennies sans pour autant cesser. 

Une zone dont l’importance redouble à l’issue de la Guerre Froide

Ce que l’on appelle aujourd’hui l’Indopacifique était également dans les esprits des géopoliticiens de la superpuissance américaine après l’effondrement de l’URSS. 

Brzezinski évoque ainsi l’importance qu’a joué la projection de forces navales militaires par les Etats-Unis dans le Pacifique au début du XXe siècle pour contester la suprématie britannique. La domination des mers, et c’est un topos géopolitique, demeure un point clé dans le rapport de force que l’on peut entretenir sur la scène internationale. Il souligne également que le nouvel ennemi potentiel se trouve être la Chine et que la pérennité de la puissance américaine repose essentiellement sur les liens qu’elle entretient « avec Taiwan et avec plusieurs nations d'Asie du Sud-Est ». Il craint également « la défense maritime active » chinoise à l’aube du XXIe siècle qui peut selon lui, intensifier les tensions autour de revendications territoriales qui subsistent dans la région, qu’on pense à l’archipel Senkaku ou aux îles Paracels. 

Huntington souligne également dans son ouvrage ce déplacement vers l’Est en parlant du développement économique que connaissent de nombreux pays asiatiques. Il montre ainsi que « le commerce entre pays de la zone culturelle chinoise (ANSEA, Taiwan, Hong Kong, Corée du Sud, Chine) est passé de moins de 20 % de leurs sorties totales en 1970 à près de 30 % en 1992 » et parle même « d’un nouvel épicentre pour l'industrie, le commerce et la finance ».  

La question du cadre contemporain de l’Indopacifique

Cette idée d’une conflictualité persistante peut s’appuyer sur une analyse d’un aspect majeur de l’étude géopolitique, celui des discours. « C’est dans la mesure où il est commun que le discours peut devenir à la fois un lieu et un instrument d’affrontement » disait Michel Foucault. Marianne Péron-Doise dévoile dans ses travaux les conceptions diverses qui recouvrent l’usage de l’expression « Indopacifique ». De fait, les acteurs ne délimitent pas ses contours de la même manière, ce qui revêt à nouveau une importance géopolitique fondamentale. Une carte produite par Géoconfluences nous permet de nous rendre compte du phénomène. Ainsi on remarque que le Japon a une représentation « étroite » de la région qui exclut les côtes Ouest-américaines et Est-africaines là où les pays européens ont tendance à les inclure. Or cet enjeu de délimitation est central car il permet de saisir les intérêts des différents acteurs dans la zone. Le « franchissement d’une frontière dans un fait signifiant » peut donc se faire par les mots et l’usage qu’en font des responsables politiques. Toshimitsu Motegi, ministre des affaires étrangères japonais, appelle de ses voeux « a Free and Open Indopacific » dans le Livre Bleu de la diplomatie japonaise de 2020 ce qui s’oppose au narratif chinois des « Nouvelles Routes de la Soie », ce projet transnational ayant pour objectif de renforcer les intérêts économiques, militaires et politiques chinois. En mettant au coeur « l’Indo », il y aurait cette volonté de rééquilibrage vis-à-vis de la puissance chinoise. Vaimiti Gouin évoque ainsi la remise en cause de l’expression « Indopacifique » par la Chine. Le pays se refuse à publier un livre blanc à ce sujet et désigne « les stratégies indopacifiques comme des politiques de « containment » contre la Chine ».

Atmosphère belliciste et « montée aux extrêmes » ? 

Le retour du nationalisme

Le constat a été fait à de nombreuses reprises, Fukuyama a eu tort. On est loin d’un monde où le « doux commerce » a mené tous les Etats du monde vers le libéralisme et la démocratie. Au contraire, on constate dans la région Indopacifique un retour de stratégies protectionnistes qui s’accompagnent de discours et de représentations plus ou moins mythifiés. Mitterand prononçait en 1995 ces mots devant le Parlement européen: « Le nationalisme, c’est la guerre ». Si tel est le cas, alors on peut légitimement s’inquiéter du retour d’un conflit global se concentrant dans la région Indopacifique. Jean-Pierre Cabestan mentionne en premier lieu la Chine, dont le nationalisme est un des piliers de la doctrine du parti unique. Il le qualifie d’ailleurs de « revanchard » et l’associe à une « politique étrangère et de sécurité chaque jour plus agressive et dominatrice ». Son ouvrage rend compte également, en différents points, des tensions qu’entretient la Chine avec nombre de ses voisins, en particulier dans les espaces maritimes qui sont au coeur de l’Indopacifique.

On observe en parallèle une recomposition des discours nationalistes chez de nombreux pays asiatiques de discours visant à valoriser leur modèle. On observe alors une tension géopolitique autour d’idées plus ou moins reconstruites. Face à la Chine et à Singapour qui se réclament des valeurs néo-confucéennes d’ordre et de discipline à partir des années 80, les Etats-Unis opposent les bienfaits des idéaux du capitalisme libéral qui expliqueraient en grande partie l’essor de Taiwan et de la Corée du Sud. 

L’éventail des alliances stratégiques à vocation militaire

L’Indopacifique est, on l’a compris, une zone de tensions géopolitiques d’un point de vue des discours et des représentations. Elle l’est aussi du point de vue des rapports de force.

Delphine Allès, directrice de la filière Relations Internationales de l’INALCO le démontre: la conception contemporaine de l’Indopacifique a été forgée par les membres du QUAD (Quadrilateral Security Dialogue), expression utilisée à la fin des années 2000 par Shinzo Abe puis reprise par les dirigeants américains et australiens. Cette alliance formée en 2008 a pour but de contrer l’influence de la Chine dans la région. Elle fait directement écho à l’AUKUS, autre rapprochement militaire dominé par les Etats-Unis créé en 2021, comprenant l’Australie et le Royaume-Uni. L’objectif est de favoriser les échanges technologiques et la coordination en matière de défense dans la zone, ce qui n’a pas manqué de susciter des réactions de la part des représentants chinois et russes. 

Il faut cependant nuancer cette approche exclusivement belliqueuse de l’Indopacifique. La France a publié en 2019 sa stratégie concernant la région. Elle prend acte des tensions géopolitiques qui portent « la potentialité d’escalades rapides et difficilement contrôlables » mais privilégie une perspective d’intégration des territoires ultramarins tout en n’excluant pas une coopération avec la Chine. Ses intérêts sont différents, plutôt que de viser une domination qu’elle ne peut atteindre, la France cherche à stabiliser la région en favorisant le multilatéralisme.   

De la guerre économique, véritable conflit global de ce début de XXIe siècle

Des alliances économiques qui quadrillent la région

Dans l’introduction, nous avions défini parmi nos critères d’analyse géopolitique les faits les moins discutables. La présence de nombreuses alliances économiques dans la zone est un de ces faits. On peut notamment citer l’Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC) ou encore l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).

Ces faits créent des frontières (barrières économiques, zones d’avantages marchands, …) qui influencent les politiques et les stratégies d’autres acteurs. Ainsi, lorsque la Chine a signé en 2020 un accord de libre échange d’envergure, le Regional Comprehensive Economic Partnership, impliquant 30% du PIB mondial et 2 milliards de personnes, les Etats-Unis ont rapidement répliqué en établissant un traité analogue. Il s’agit de l’IPEF (Indo Pacific Economic Framework) qui inclut les adversaires régionaux de la Chine, à savoir l’Inde et le Japon. L’Inde cherche par ce traité à augmenter ses exportations sans pour autant dépendre d’une initiative chinoise. 

L’Indonésie a également rejoint le projet américain dans l’idée d’améliorer sa compétitivité et de ne pas se laisser distancer par ses concurrents régionaux. Le ministre de l'économie Airlangga Hartarto a affiché clairement les objectifs stratégiques de son pays dans une intervention au forum de Davos en 2022 où il se félicite des résultats déjà observables: « Nous avons atteint une croissance plus élevée que celle des autres membres du G20, notamment l'Allemagne et la Chine. »

Théâtre d’un conflit global sur fond de duel sino-américain

Un point de tension concentre la plupart des craintes concernant la possibilité d’éclatement d’un conflit global militaire: l’île de Taïwan. Si les enjeux autour de ce « pivot stratégique » sont politiques pour la Chine, ils sont également économiques, notamment pour les Etats-Unis. Taïwan fait partie de la première « chaîne d’îles », composée de pays alliés aux Etats-Unis (Philippines, Japon, Thaïlande, …) encerclant la Chine et l’empêchant d’accéder directement au Pacifique. Une brèche dans cette chaîne créée via Taïwan permettrait une redéfinition des frontières à l’avantage de la Chine. 

En attendant le déclenchement de cette guerre qui aura ou n’aura pas lieu, Taïwan revêt un intérêt géopolitique pour l’Indopacifique et plus généralement pour le monde de par sa position dans la production des semi-conducteurs. L’île à elle seule produit 92% des modèles les plus sophistiqués disponibles sur le marché. Elle est donc au coeur des convoitises et des échanges mondiaux dans la mesure où de nombreuses technologies modernes requièrent ces composants pour fonctionner. 

Un nouveau centre du monde ? 

On le comprend, l’Indopacifique est déjà le lieu d’un conflit économique global qui s’articule autour des points d’intérêts commerciaux stratégiques parmi lesquels, le détroit de Suez, d’Ormuz, de Malacca, de Bab-el-Mandeb ou encore le canal du Panama. La région possède des ressources d’importance, l’Energy Information Administration (EIA) des États-Unis estime les réserves en hydrocarbures en mer de Chine orientale à environ 200 millions de barils de pétrole. On conçoit d’autant mieux pourquoi les Livres Blancs de nombreux pays s’attachent à défendre un accès libre aux espaces maritimes. Cette importance croissante prise par la région ne devrait pas s’arrêter. Elle représente actuellement le tiers de l’activité économique mondiale. 9 pays du G20 s’y trouvent et la population représentera d’ici 2030 « les deux tiers de la classe moyenne mondiale » selon la documentation gouvernementale canadienne, soit un marché de consommateurs absolument majeur. 

L’Indopacifique comporte ainsi, sans aucun doute, des points de tension géopolitiques qui peuvent l’entraîner dans un conflit global. Pour autant, nous avons vu que cette conflictualité n’a jamais cessé au fil des siècles et s’est recomposée en fonction des forces en présence. Si un conflit militaire n’est pas à l’ordre du jour, on peut néanmoins affirmer qu’une guerre économique globale se déroule dans l’Indopacifique et continue à s’intensifier à mesure que les pays en développement de la zone se renforcent et utilisent leurs atouts. 

Emilien Pigeard

 


Sources:

Corcuff, Stéphane. « Les Frontières de l’insularité taiwanaise étude géopolitique d’un cas de non-coïncidence entre frontière légales et frontières réelles », 2014

de Villepin, Dominique. « L’Indo-Pacifique à la croisée des puissances », Revue Défense Nationale, vol. 812, no. 7, 2018, pp. 13-20.

Goin, Vaimiti. « L’espace indopacifique, un concept géopolitique à géométrie variable face aux rivalités de puissance », Géoconfluences, octobre 2021.

http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/oceans-et-mondialisation/articles-scientifiques/espace-indopacifique-geopolitique 

Arnaud, Bernadette. « La région Indopacifique, nouveau centre du monde », Sciences et Avenir, octobre 2021.

https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mers-et-oceans/la-region-indopacifique-nouveau-centre-du-monde_157672 

Vespierre, Gérard. « Asie-Pacifique: la bataille économique entre Chine, Inde et Etats-Unis s’intensifie », La Tribune, juin 2022. 

Medcalf, Rory. « La Chine et l’Indo-Pacifique : multipolarité, solidarité et patience stratégique », Revue Défense Nationale, vol. 811, no. 6, 2018, pp. 79-87.

Duteil, Jean-Pierre. « L'implantation économique des Européens en Chine aux XVIIIe et XIXe siècles »

http://www.clio.fr/bibliotheque/pdf/pdf_limplantation_economique_des_europeens_en_chineaux_xviiie_et_xixe_siecles.pdf 

Boniface, Pascal. « L'Indo-Pacifique, c'est quoi ? Avec Marianne Péron-Doise », 2023. https://www.youtube.com/watch?v=QjcYGVM_QMU 

Foucault, Michel. Dits et Ecrits, Paris, Gallimard, 2001.

Gouvernement australien, Foreign Policy White Paper, 2019

https://www.dfat.gov.au/sites/default/files/minisite/static/4ca0813c-585e-4fe1-86eb-de665e65001a/fpwhitepaper/pdf/2017-foreign-policy-white-paper.pdf 

Gouvernement japonais, Japan Diplomatic Blue Book, 2020 

https://www.mofa.go.jp/files/100116875.pdf 

Gouvernement français, Stratégie Française en Indopacifique, 2019

https://www.defense.gouv.fr/dgris/enjeux-regionaux/strategie-francaise-indopacifique 

Brzezinski, Zbigniew. Le Grand Échiquier: L'amérique Et Le Reste Du Monde. Pluriel, 2016.

Huntington, Samuel. Le Choc Des Civilisations. Odile Jacob, 2021.

Fukuyama, Francis. La Fin de l’histoire et le Dernier Homme. Free Press. 1992. 

Cabestan, Jean-Pierre. « Chapitre premier. Une accumulation de passions et de poudre »,  Demain la Chine : guerre ou paix ? sous la direction de Cabestan Jean-Pierre. Gallimard, 2021, pp. 27-72.

Cheng, Anne. « Chapitre deux. Des germes de démocratie dans la tradition confucéenne ? », La Chine et la Démocratie. Sous la direction de Mireille Delmas Marty, Fayard, 2007. 

Péron-Doise, Marianne, et Benoît de Tréglodé. « AUKUS, un an après », Revue Défense Nationale, vol. 852, no. 7, 2022, pp. 13-16.

Delpêche, Thérèse. « Les Deux Chine », L’ensauvagement, le retour de la barbarie au XXIe siècle, Grasset, 2005. 

Nicolas, Françoise. « La Communauté économique de l’ASEAN : un modèle d’intégration original », Politique étrangère, vol. , no. 2, 2017, pp. 27-38.

Niquet, Valérie. Taïwan face à la Chine. Vers la guerre ? Les clés pour comprendre, Tallandier, 2022.

Sheldon-Duplaix, Alexandre. « Les enjeux stratégiques de l’Indopacifique », Stratégique, vol. 123, no. 3, 2019, pp. 159-163.

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