Two Steps From Hell : à deux doigts du paradis musical

La musique est trop souvent rattachée à une activité qui lui donne une sorte d’utilité et la cantonne à une sorte de vinaigrette pour une salade. Bon, si cette métaphore douteuse ne vous a pas convaincu, prenons quelques exemples : la danse, l’opéra, le cinéma, le jeu vidéo…

Combien de fois entend on « Mais oui, c’est la musique d’un film ça ? ». Et si je vous parlais aujourd’hui d’un groupe, peu connu il est vrai, mais qui a contribué à donner une âme à des chefs d’œuvre du 7ème art comme Avatar ou des jeux cultissimes comme Assassin’s Creed ?

Laissez-moi vous emmener au bord d’un gouffre bouillonnant de talent et de puissance instrumentale, laissez-moi vous rendre sensible à des merveilles méconnues…

Laissez-moi vous présenter Two Steps From Hell.

Derrière le son, deux paires de mains et une vision hors du commun

Avant d’être une boîte de production et un studio de Los Angeles, Two Steps From Hell, c’est un duo de deux musiciens, Nick Phoenix et Thomas Bergersen qui en 2006 décident de s’associer officiellement pour donner une autre dimension à leurs créations personnelles.

Thomas Bergersen est un musicien dans l’âme, mais surtout dans le travail. Titulaire d’un master en composition et orchestration, le Norvégien se dirige très trop vers une recherche des émotions et de la puissance dans ses œuvres.

Nick Phoenix, Anglais, est quant à lui spécialisé dans la création de musiques accompagnant des bandes annonces en tout genre. Il prend donc rapidement goût à la composition liée à des thématiques précises.

Une alchimie qui se dessine alors par la volonté des deux artistes d’exprimer à travers leurs musiques épiques des émotions aussi intenses que la bravoure, l’abnégation ou encore la rage de vivre.

Et c’est là tout le secret de leur premier album Invicible, qui paraît en 2010 : l’art de créer des symphonies épiques sur un temps très court, ne dépassant pas les 5 minutes. Raconter une histoire, une bataille ou encore une chevauchée tout en gardant l’intensité d’un rythme haletant qui ne laisse pas de répit à nos frissons.

Archangel, Vanquish, sans oublier le magique Battlecry, le duo explore les confins de la musique épique à travers ses (nombreux) albums et se forge une réputation solide, basée sur des sonorités bien différentes et toujours surprenantes, qui donnent alors vitesse et virtuosité aux productions qu’elles portent.

Mais sans se limiter à leurs productions propres, Thomas Bergersen et Nick Phoenix sont rapidement sollicités par les grandes boîtes de production et les magnats du cinéma comme Disney.  Aquaman, Avengers Engame, Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald… autant de blockbuster des dix dernières années qui ont été portés par les musiques du duo, non seulement dans les trailers, mais également au cœur des films.

Alors pourquoi vous parler du duo et pas d’autres compositeurs de talent comme Hans Zimmer ou Alexander Desplat ?

Trouvez la réponse dans le slogan du studio : « Music makes you braver ».

Être transporté, ne jamais s’arrêter, et rêver pour l’éternité

Eh oui, le duo a donné un véritable sens à la catégorie « musique épique », car il ne l’a pas cantonné à une version caricaturale n’utilisant que des basses puissantes, des voix profondes ou encore un simple orchestre.

Non, Two Steps From Hell, c’est tout ça et bien plus encore.

Tout d’abord, écouter une musique du duo, c’est écouter un concert de hard rock, avec une utilisation massive des basses et des batteries, dans des rythmes parfois psychédéliques. C’est aussi se laisser bercer par de la house intense qui transporte et vous met en condition idéale pour voyager. Également, c’est la puissance incomparable d’un chant grégorien qui s’entrechoque avec la justesse et la précision d’un orchestre philharmonique. C’est enfin, des musiques traditionnelles qui viennent s’accoupler dans une harmonie vivace avec les sons les plus novateurs, dans une tornade ordonnée mais intraitable. Pas de place pour le plagiat et la morosité, il faut innover, encore et toujours.

Mais Two Steps From Hell, c’est aussi une multitude de musiques et de chants, uniques, qui portent l’esprit et l’oreille à une autre dimension. La musique des albums se libère des images, et des scripts, elle ouvre notre imagination à des millions de possibilités, d’histoires et de pensées vagabondes qui s’éloignent au son intense de Victory. C’est un hymne à la nature humaine, à la puissance du son et aux émotions qui ne peuvent être contenues. C’est un crescendo comme Evergreen qui vient alors ouvrir notre sensibilité musicale à des sonorité détonantes et fluides comme les eaux d’un torrent.

D’un point de vue plus personnel (si si j’ai vraiment été objectif précédemment), rarement des musiques m’auront autant touché et bouleversé. Je n’ai vraiment compris l’importance de leurs œuvres que très récemment, et j’ai voulu ici leur rendre hommage. Aussi comment aurais-je pu me retenir de frissonner sur un son tel que celui de Never Back Down ? Ces sons sont des forces, des montagnes qui en effet, rendent plus courageux : pas extraordinaire, pas invincible, simplement humain et conscient de tout ce que je peux atteindre.

J’espère en tout cas que cela vous aura convaincu d’aller écouter ces chefs d’œuvre trop peu connus, de découvrir des musiques dîtes « de geek » et de vous laisser aller au son des violons ou des cors, mêlé à la mélodie de voix entraînantes.

Sur ce, je m’en vais me coucher, rêver sous le ciel étoilé en écoutant Star Sky, et me lancer dans une imaginaire chevauchée.

Pierre Jouin

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