Le SNU, élément essentiel pour nos jeunes
Le SNU ou Service National Universel, est un programme mis en place par Edouard Philippe en 2019, cherchant à remplacer, dans des proportions mesurées, le service militaire français. Selon les dires du gouvernement, le SNU serait défini comme étant : « un moment de cohésion visant à recréer le socle d'un creuset républicain et transmettre le goût de l'engagement ; à impliquer la jeunesse française dans la vie de la Nation ; et à promouvoir la notion d'engagement et favoriser un sentiment d'unité nationale autour de valeurs communes. »
Ce service national universel permet d’accroître significativement la notion de vivre-ensemble chez nos jeunes, garçons et filles, âgés de 15 à 17 ans. En effet, ces derniers vont être véritablement acteurs de ce projet de société visant à renforcer la cohésion sociale et nationale ; de mettre en avant les valeurs républicaines par la transmission d’un socle républicain ; de développer la culture de l’engagement et enfin, d’accompagner l’insertion sociale et professionnelle de nos jeunes. En juin 2021, 18000 jeunes (55% de jeunes filles et 45% de jeunes garçons) ont participé au SNU et ont été répartis et accueillis dans les 122 centres en France, par les 3000 cadres supervisant le séjour de cohésion (directeurs, chefs de compagnies, tuteurs etc…). Cette donnée met en exergue un engagement assez important de nos jeunes. De plus, selon les estimations gouvernementales, ce chiffre sera en nette augmentation lors des années à venir, cela serait dû au fait que ce service national universel deviendrait très certainement obligatoire par la suite.
Avant de révéler plus précisément l’essence même du SNU, je vais tenter d’éclaircir certains points concernant l’organisation pratique du service national universel. Celui-ci comprend 3 étapes, 3 phases distinctes et importantes : la première est le « séjour de cohésion », étape fondamentale pour les jeunes qui vont vivre une expérience unique durant 15 jours, tant sur le plan individuel mais surtout sur le plan collectif, dans un département différent du leur. Prenons l’exemple du SNU AUBE, ce centre accueillait à la fois des jeunes en provenance des Ardennes, de la Marne ainsi que de la Meuse. Les jeunes aubois quant à eux étaient à leur tour dispersés dans ces trois mêmes départements. Cela permettait alors d’exercer un certain brassage, offrant ainsi l’opportunité aux jeunes d’apprendre, de connaître et d’échanger avec d’autres jeunes d’horizons différents. Puis vient après cette première phase, ce que l’on appelle « la mission d’intérêt générale » (environ 84h dans l’année) permettant de rendre service à la société française, peu importe le domaine ; et donnant le goût de l’effort et de l’engagement aux jeunes. La troisième phase, facultative, est surnommée la « période d’engagement », période d’au moins 3 mois que l’on peut effectuer via le service civique notamment, permet aux jeunes volontaires de se familiariser avec certains métiers axés sur l’accompagnement des personnes, la protection de l’environnement et du patrimoine ou encore la défense et la sécurité de la nation.
Si je souhaite vous parler aujourd’hui du SNU, c’est parce que ce projet me tient très particulièrement à cœur. J’ai moi-même participé au séjour de cohésion, non pas en tant que jeune volontaire, mais en tant que tuteur de maisonnée. Aubois de naissance, j’ai donc accueilli les jeunes Marnais, Meusiens et Ardennais au centre SNU 10 (SNU de l’Aube). Je vais à présent vous résumer, de façon concise, mon expérience au sein de ce projet fantastique. Tout a commencé en juin 2021 ; à cette date, nous avons accueilli près de 120 jeunes volontaires. En arrivant au centre, tous ont endossé l’uniforme SNU (casquette, polo, ceinture, pantalon) dans le but d’obtenir une parfaite uniformité et dans un même temps, de développer de manière directe chez les jeunes, la cohésion de groupe. Celle-ci sera très rapidement renforcée par le fait que ces volontaires allaient vivre et relever divers défis ensemble pendant un peu plus de deux semaines. Ces 120 jeunes étaient répartis en 4 compagnies comportant 30 jeunes, dirigées par 4 chefs de compagnie ; chacune de ces dernières était divisée en 3 maisonnées distinctes dirigées par un tuteur également appelé « chef de maisonnée ».
Les activités prévues au programme étaient nombreuses, variées et extrêmement enrichissantes. Celles-ci portaient essentiellement sur les valeurs et la défense de la nation ; sur le dépassement de soi et sur l’entraide notamment par le biais du sport ou encore par d’autres activités ludiques ; sur les premiers secours en cas d’incident plus ou moins grave ; sur le devoir de mémoire et sur l’histoire de France via la visite de certains musées ou mémoriaux (comme Colombey-les-Deux-Églises) ou encore par le témoignage poignant de Lili Leignel, ancienne déportée juive durant la seconde guerre mondiale ; sur la vie en société par des modules concernant les « banques » ou encore le « code de la route ». On peut également citer certaines campagnes de préventions sur l’usage des drogues ou de l’alcool, véritable fléau sociétal. Toutes ces activités ont permis à nos jeunes de s’élever moralement, de se développer physiquement, d’avoir conscience de leurs capacités et de celles du groupe dont ils font partie ; ainsi que d’avoir confiance en eux. Elles permettent de donner des clefs pour la vie en société du jeune individu, des clefs qui ne sont pas toujours offertes au sein du foyer familial ou encore au sein de l’école.
Le service national universel semble être un complément éducatif positif pour la jeunesse française visant à améliorer la société de demain. Les jeunes sont l’avenir du pays, ce sont eux qui dirigeront la France vers un avenir radieux ou non. Ils sont essentiels, il est donc logiquement impératif de les accompagner de la meilleure des façons, de leur permettre d’acquérir les capacités et les aptitudes nécessaires pour leur permettre de devenir des citoyens français véritablement acteurs de leur destin tout comme le destin de la France ; et c’est notamment par cette partie éducative complémentaire que propose le SNU, qu’ils y parviendront.
Ce service national universel est d’une telle richesse, une telle source d’apprentissage, qu’il se montre indispensable pour compléter l’éducation de nos jeunes. Il est encadré par un personnel engagé, qualifié, bienveillant et attentif qui allie à la fois flexibilité et discipline dans un unique but : le bien-être des volontaires : qui repartiront heureux et fier d’avoir participé à cette aventure instructive, comme ce fut le cas pour l’ensemble des volontaires du SNU 10. Le SNU est loin d’être la réplique exacte du service militaire même si l’on peut y retrouver une certaine rigueur. Néanmoins, il permet aux jeunes de se découvrir, de s’épanouir et de se sentir pleinement français. Le fait d’avoir pu constater l’évolution positive des jeunes participants durant ces quelques jours de cohésion m’a offert un véritable sentiment de fierté et de bonheur. C’était une vraie réussite, grâce à l’engagement sans faille des volontaires mais également par l’assiduité, la présence et le professionnalisme des cadres du SNU 10.
Je profite alors de cet article pour remercier à nouveau l’ensemble du personnel encadrant du SNU 10, qui m’a permis de vivre une belle expérience, riche en enseignements ainsi qu’en émotions ; je souhaite également remercier ces 120 jeunes volontaires et plus particulièrement mes 30 volontaires avec qui j’ai eu énormément d’interactions et pour qui j’ai beaucoup d’affection. Merci à vous tous.
Sacha Nizet