Publication de mon recueil de poèmes Les Complies
Il y a maintenant quelques années, j’ai commencé à écrire, allongé dans mon lit sans penser ni sentir véritablement ce que j’écrivais. Puis cela est devenu une habitude, ensuite une obsession, et enfin une nécessité vitale… Il me fallait écrire pour éprouver la vie mais ce n’est pas parce que je n’écrivais pas que je ne vivais pas et j’ai d’ailleurs toujours privilégié la vie à l’écriture (encore heureux !). Ce contact avec l’écriture est à la fois un sommet merveilleux et un abîme scabreux.
Est-ce que je prends plaisir à écrire ? Est-ce que j’aime écrire ? Cela est particulièrement complexe. Disons que, la plupart du temps, cela ne s’apparente pas à un réel plaisir dans la mesure où j’écris du fait d’une pulsion en moi qui m’y incite. Dans ces jours, ne pas écrire s’assimile alors à une sorte de vide qui me fait croire à un amoindrissement de mon être. Dans les jours où ce sentiment ne naît pas en moi, je n’ai pas la nécessité d’écrire et, d’ailleurs, je n’écris pas. Donc, je n’écris pas tous les jours. Mais tout de même, j’ai parfois du plaisir lorsque j’écris, souvent quand un mot en appelle un autre sur la page sans même que j’y réfléchisse ou quand le thème me tient vraiment à cœur, c’est-à-dire quand ma pleine intériorité se retrouve dans chaque lettre, quand ma vie spirituelle se manifeste pleinement à travers le langage.
Je viens de parler d’intériorité mais je ne voudrais pas que vous pensiez que mes poèmes racontent ma vie. Certains, en effet, font référence à des individus qui ont partagé une partie de mon existence ou bien à des événements particuliers de mon vécu ; d’autres exposent des situations, des sentiments, des passions, des ressentis parfois, mais toutes ces profondeurs sont une recréation de l’expérience elle-même. Il ne faut jamais oublier que la littérature ne raconte pas la vie mais qu’elle la recrée. Elle propose certes des sujets authentiques ou des sentiments véritables, néanmoins elle les propose toujours en dissimulant, en fictionnalisant ou en illusionnant. La littérature a vocation à décrire le général en narrant le particulier, autrement dit en prenant en compte une part de vécu l’écrivain essaye d’en tirer une loi générale sur l’existence elle-même de façon spontanée et plus ou moins inconsciente. Je ne dis absolument pas qu’il n’y a rien de moi dans ce recueil car j’y ai mis beaucoup. Cependant je pense sincèrement que la plupart des lecteurs ne verront que cela, et bien que ce ne soit pas fondamentalement un problème, d’autres perspectives s’offrent à celui qui me lira. Toutes les réponses se trouvent dans le livre, je n’ai pas besoin (et je refuse !) d’aider. Car dévoiler soi-même l’œuvre que l’on a créée, c’est la condamner d’avance… mais l’auteur est-il le mieux placé pour parler de son œuvre ?
J’ai mis dans le recueil une préface qui explique en partie mon projet, projet qui s’est perfectionné à travers les mois et les années. Je dois reconnaître que cette préface n’est pas si claire que cela mais elle donne tout de même une piste de lecture.
Voici les deux adresses internet qui vous permettent d’accéder à mon livre :
Je remercie ma famille qui me soutient. Je remercie mon professeur qui, s’il lit ceci, se reconnaîtra. Je remercie Yoann, rédacteur dans cette revue, et mon frère de pensée. Et je remercie mon amour qui est à présent dans ma vie.
Jean
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