Le racisme dans le sport : un véritable fléau


 
Claudio SchwarzLigne de crédit : Unsplash

Claudio Schwarz

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Le racisme est un élément nuisible à la société, celui-ci se montre de plus en plus présent dans le monde, notamment depuis la fin du XXème siècle. Il peut être défini comme étant une idéologie fondée sur la croyance de l’existence d’une certaine hiérarchie entre les groupes humains : « les races ». On estime qu’environ 1,1 million d’individus, en France, ont été "victimes d'au moins une atteinte à caractère raciste, antisémite ou xénophobe" en 2019, selon une enquête de l'Insee et de l'Ined. Il possède une place non négligeable dans la société française, il progresse constamment et cela dans plusieurs domaines à commencer par le sport.

 

Son impact sur le sport est direct, ce dernier est un domaine de partage et d’échanges. Il crée de nombreux contacts, diverses relations mélangeant ainsi des individus ayant différents groupes ethniques, différentes classes, origines et religions. Le sport rassemble un grand nombre de personnes, des personnes toutes aussi différentes les unes des autres. Si le sport est un domaine très touché, c’est parce que l’application du racisme se fait assez facilement, que cela soit par les gestes, les insultes, les chants. Le lieu est aussi propice à la propagation de cette idéologie : les stades, les gymnases ou autres lieux encore. La sécurité n’est pas assez renforcée et développée pour réprimer directement les auteurs des faits. Ils jouissent alors d’une certaine liberté et en profitent pour avoir un comportement déviant. En général, les propos ou actes racistes proviennent de quelques individus dans un premier temps, puis avec l’euphorie, l’ambiance, d’autres personnes vont alors se joindre à eux et se permettre de proliférer des propos racistes. C’est un cercle vicieux entraînant de nombreuses conséquences négatives.

 

Il faut cependant mettre en exergue une certaine subtilité, la plupart des individus ne sont pas des personnes racistes à proprement parler, en réalité, elles utilisent des propos racistes dans le but de déstabiliser le ou les adversaires de leur équipe ou bien de leur joueur. En effet, ces actes racistes s’adressent majoritairement aux athlètes adversaires, même si les supporters savent pertinemment qu'il y a des sportifs de groupes ethniques différents dans leur propre équipe. Il semble alors, que pour un certain nombre d’individus, il n’y ait pas une véritable volonté de proférer des propos racistes mais de déconcentrer, de gêner émotionnellement ses adversaires afin d’obtenir un avantage tout simplement injuste. Cependant, rien de cela ne justifie leur comportement inacceptable.

 

Le racisme est présent dans de nombreux sports, plus particulièrement, dans les sports les plus populaires tels que le football, le tennis ou encore le basket. En effet, dans le football, certainement le sport le plus touché, des agressions racistes sont quotidiennement relevées dans les stades. Il nous faut insister sur cette hausse de la fréquence du racisme comme nous avons pu le constater récemment lors du match opposant le Paris Saint-Germain au Basaksehir, ce mardi 8 décembre 2020. Après quelques minutes de jeu, les joueurs de Basaksehir, puis les joueurs du PSG, ont décidé d’arrêter le match et de regagner les vestiaires afin de mettre en avant leur mécontentement envers l’arbitre qui aurait tenu des propos racistes. S’en suit une réaction considérable sur les réseaux sociaux,  incitant même le président de la République de Turquie : Mr. Erdogan, à réagir pour dénoncer ce racisme.

 

Celui-ci est un véritable fléau, de plus en plus dénoncé et pointé du doigt, cependant, il reste ancré dans la société malgré certains moyens mis en œuvre pour le supprimer. On perçoit aujourd’hui une certaine prise de conscience, une volonté d’éradiquer ce phénomène. En effet, « le racisme dans le sport a toujours existé » comme l’affirme l’historien et sociologue français Claude Boli, cependant il ajoute que « les victimes désormais osent témoigner, que des figures importantes du sport osent en parler ». Le racisme depuis ces dernières années est véritablement combattu et cela par divers moyens.

 

Depuis les deux dernières décennies, on constate une vague émergente de sportifs engagés, qui sont les premiers concernés par la violence du racisme. Un grand nombre de sportifs connus, tels que Samuel Eto’o, LeBron James ou encore Mario Balotelli, montrent le chemin à suivre ainsi que le combat à mener contre le racisme. Des pubs, des slogans, des annonces anti racistes représentés par les sportifs sont diffusés à la télévision, sur les réseaux sociaux, ou même dans les stades. Ces réseaux sociaux ont une place vraiment importante, on y perçoit un réel soutien anti-raciste que cela soit de la part des sportifs ou de la part de nombreux supporters. L’antiracisme est d’ailleurs soutenu par beaucoup d’hommes politiques.

 

Certains sportifs ont leur propre façon de lutter contre le racisme, par le biais de gestes forts et marquants comme ce fut le cas du footballeur Dani Alves, ancien latéral droit du FC Barcelone, il y a plusieurs années : Celui-ci se préparant à tirer un corner, voit une banane atterrir à côté de lui. Pour répondre aux malfaiteurs qui le comparaient à un singe, il prit la banane et la mangea, créant alors un buzz planétaire. Il poursuit d’ailleurs en commentant sur Instagram : « Mon père m’a toujours dit: mon fils, mange des bananes pour éviter les crampes, hahaha. Comment ont-ils pu deviner ça?». Ce geste de Dani Alves a ensuite été salué par Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, et est devenu un geste antiraciste «tendance» au Brésil.

 

La répression est également un moyen nécessaire pour limiter les menaces racistes, bien qu’il soit limité, ce moyen reste utile. Des sanctions par les clubs ou même par les politiques, sont imposées lorsque les individus déviants sont repérés. La première serait l’interdiction de pénétrer dans l’enceinte des stades ou autres lieux où se déroule le sport en question. Ensuite, si ces individus sont plus radicaux dans leurs propos ou dans leurs actes, ils peuvent être condamnés directement par la justice. Cependant, même s’il y a répression, celle-ci s’applique à un faible pourcentage des personnes ayant un comportement raciste car beaucoup parviennent à rester anonymes.

 

Le sport est gangréné par le racisme, mais un grand nombre d’acteurs tend tout de même à le diminuer par les moyens qu’il possède. Les campagnes et les gestes de sensibilisation sont utiles mais ne s’avèrent pas assez efficaces pour l’anéantir. Il est nécessaire que davantage de moyens soient mis à disposition des forces de l’ordre pour sanctionner ces individus au comportement condamnable. Le racisme est un réel fléau pour la société, il faut l’éradiquer ; cela doit commencer en particulier dans le sport où il est très présent.

 

Sacha Nizet