Le procès des réseaux sociaux


 
Ligne de crédit : Unsplash

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Et si un jour, Twitter, Instagram et Facebook étaient convoqués à un procès. Les réseaux sociaux sont omniprésents dans notre foyer et dans notre société. Des hommes politiques n’hésitent pas à les utiliser pour avoir une plus grande visibilité, et ainsi toucher un public en particulier. Comme nous avons pu le voir avec la vidéo des Youtubeurs McFly et Carlito qui ont été provoqués au défi par le président Emmanuel Macron. En effet, 1,52 milliards d’utilisateurs sont actifs chaque jour sur Facebook. Toutes les générations mais aussi toutes les cultures sont touchées par ce phénomène des réseaux sociaux. Cela vient considérablement changer notre rapport à l’autre, ouvrant la porte à un véritable débat public. Et si les réseaux sociaux provoqueraient notre déshumanisation ? Je déclare le procès ouvert…

Qu’est-ce que l’humanité en réalité ? C’est un terme large qui définit de nombreux concepts. L’humanité, au sens propre, est l’espèce humaine, mais c’est aussi la capacité qu’a l’homme à entrer en relation avec les autres. L’humanité chez une personne, c’est être capable de réflexion tout en faisant preuve de compassion, d’empathie, d’altruisme et de bienveillance. Les Hommes ont profondément besoin de leur humanité pour entrer en contact avec les autres. Comme disait Kant, l’homme est un animal social. Dans toutes les cultures, il a appris à mettre en place des moyens d’entrer en communication (les journaux), de créer des groupes (la Cour, les Salons) pour élargir ses relations. Quel est le rôle des réseaux sociaux ? Ce n’est qu’un outil supplémentaire mais qui est le plus poussé de tout ceux qu’a créés l’Homme. L’avènement des réseaux sociaux ont permis aux humains d’accentuer leur désir d’appartenance à un groupe tout en dépassant les limites culturelles et spatiales.

Le caractère social, et donc notre humanité, contribue à notre vie émotionnelle. Mais selon de nombreux détracteurs, les réseaux sociaux viendraient perturber cet équilibre psychique à cause de l’addiction aux écrans. La force des réseaux est d’être utilisable partout, mais c’est aussi un problème car nous devenons dépendants des écrans. Nous avons notre téléphone tout le temps avec nous, et la crise sanitaire accentue encore plus cette sur-consommation. Notre temps de sommeil est sacrifié, et les jeunes générations ont de plus en plus précocement accès aux écrans. D’après une étude de Joël de Rosnay, les adolescents consacrent en moyenne 1500 heures par an à leurs écrans d’ordinateurs, consoles, vidéos et autres écrans portables contre 80 heures à discuter avec leurs parents. Cette dépendance est accentuée par des stratagèmes mis en place par les plateformes qui font tout pour vous garder le plus longtemps possible sur leur application. Les notifications sont programmées pour vous faire rester et vous attirer. Notre humanité se retrouverait donc aspirer par l’écran vide de notre téléphone. Nos relations restent virtuelles et nous ne voyons plus la réalité autour de nous. Nous nous coupons du monde extérieur les yeux rivés sur notre écran, nous perdons notre humanité.

Cependant, il ne faut pas non plus diaboliser les réseaux sociaux.  Ils ont un impact positif. Selon la revue Pediatrics en 2011, l’utilisation des réseaux sociaux a des effets bénéfiques sur les jeunes. Les exemples sont nombreux comme le contact, la créativité ou l’apprentissage. Les réseaux sociaux proposent à l’homme une alternative en communiquant avec des gens de différents horizons et lui permettent de cultiver son caractère social. L’homme peut sortir plus facilement de l’isolement, il a accès plus facile à la connaissance et peut appartenir aux communautés. En effet, des recherches menées auprès d’étudiants ont prouvé qu’il existe une corrélation entre la timidité, l’usage de «Facebook» et les qualités des amitiés. Il en ressort que les personnes timides renforcent le sentiment de proximité vis à vis de leurs amis et estiment avoir de meilleures relations lorsqu’elles utilisent des réseaux sociaux, contrairement à ceux qui ne l’utilisent pas. La force des réseaux repose sur la facilité à entrer en contact, plus facilement qu’en abordant des gens dans la rue. L’accès à la culture est disponible pour tous, les échanges permettent une ouverture d’esprit. Les réseaux sont donc également des vecteurs qui favorisent notre humanité.

Alors, les réseaux sociaux sont-ils coupables ou non ? La réponse n’est pas aussi tranchée, et cela serait remettre toute la culpabilité sur les plateformes alors que les premiers responsables sont nous les utilisateurs. C’est notre utilisation intempestive des réseaux qui est à la première à blâmer ? Nous devons nous éduquer mais aussi éduquer nos enfants. Il faut les sensibiliser aux dangers et aux risques, mais surtout les accompagner dans leur consommation des réseaux. Ils arriveront ainsi à travailler leur humanité en alliant à la fois discussions virtuelles et réelles.

Marine


Ressources supplémentaires

"Derrière nos écrans de fumée" (The Social Dilemma en VO) sur Netflix

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