Le dualisme de la gouvernance de François-Joseph Ier et son impact sur l’identité autrichienne.
Si le vent froid du conservatisme radical vient ébranler les sociétés autrichiennes, il se pourrait que la période de la gouvernance de l’Empereur Franz Joseph Ier soit l’élément déclencheur le plus indicatif de la situation socio-politique de la condition du XXIème siècle.
Un identitarisme accru adouci par une volonté libéraliste moderne telle a été la période de 1848 à 1916 qui marqua les esprits par des rebondissements toujours plus rocambolesque du printemps des peuples européens, au compromis austro hongrois vers la déclaration belligérante de l’Autriche à la Serbie.
Notre mission est de creuser sous terre quelles ont été les figures du dualisme de cohabitation de deux antagonistes politiques : le conservatisme et le libéralisme sous l’empire de l’habsbourgeois Franz Joseph Ier.
Le conservatisme fut présenté par le ministre Schanzenberg ainsi que son influence sur la cessation de la constitution de Stadion qui avaient été dument négociée par le peuple enflammé qui désirait la considération de l’État de droit, de la protection et reconnaissance de chaque individualité souveraine ainsi que de la remise en cause du contrat social rousseauiste au sein de la société de l’Empire. Pour autant de 1848 à 1962 le conservatisme fut rage mais une couverture dite « progressiste » n’était qu’une illusion pour faire taire les mouvements révolutionnaires viennois ainsi que les diètes hongroises de Budapest toujours plus virulentes. Mais le compromis austro-hongrois vint marquer la fin du mensonge progressiste présenté par les mesures de Schanzenberg. Le compromis par sa définition propre tend à un assouplissement de la gouvernance de l’empereur conciliant les vagues libérales qui se font de plus en plus entendre au sein de sa population.
Nous nous attèlerons à développer le libéralisme au travers des différentes mesures sociales octroyées par Karl Lueger mais aussi de la volonté du souverain de transformer Vienne comme une métropole culturelle qui se focalisera sur la démonstration des glorieuses années Habsbourgeoises. Il a été d’abord de mise d’établir un plan urbanistique similaire aux fameuses stratégies hausmaniennes par Theophile Von hansen , un architecte de renom qui étalait le pangermanisme à foison mais surtout les boulevards hautement élitistes renvoyant l’image de Vienne comme la capitale de l’Europe Centrale. Otto wagner connu pour avoir développé l’une des avenues les plus commerciales fut sous les ordres de François Joseph Premier , la garantie du développement de l’industrialisation, la commercialisation d’une Autriche encore trop rurale.
Vienne fascine tant par sa beauté que par sa noblesse qui marqua l’histoire de l’Europe par les figures fortes des Habsbourg. Marie Thérèse en a été l’élue, la figure la plus mémorable tant par sa diplomatie maternelle que par l’élégance de son tempérament. Mais Franz Joseph 1er est la figure des temps modernes. Lors des vagues de protestations qui se faisaient de plus en plus violentes par les demandes de constitutionnalisation et de nationalisation de Paris à Vienne en passant par les diètes Hongroises, il a dû à 18 ans faire face aux tumultes du rôle de l’Empereur.
Si 1848 a été une date emblématique du soulèvement simultanée des grandes métropoles françaises ainsi que de l’avènement culturel par les changements sociaux dont promulguées l’industrialisation, l’urbanisation et les mœurs émancipées, il se devait fidélité aux Habsbourg.
- Les nombreuses nationalités de l’Empire Habsbourg devait être conciliées au sein de la monarchie danubienne. Il a été d’usage premièrement par le centralisme de la gouvernance de François Joseph premier de relier toute gestion administrative à Vienne. L’harmonisation linguistique par l’adoption de l’allemand comme langue officielle a aussi été déterminant pour l’uniformisation d’un aspect identitaire de la population de l’Empire.
- Lorsqu’il a été question du compromis austro hongrois en 1967 , la scission territoriale a été violente coupant alors de manière radicale la qualification du peuple de bohême, de Transylvanie à la qualification de hongrois, tandis que les vénitiens , les danubiens, et les autrichiens faisaient partie de la région de Cisleithanie jugés autrichiens. Ce dualisme identitaire a créé une instabilité de la considération de l’histoire collective car les révolutions européennes, le compromis austro hongrois, les nombreuses guerres de conquête de la fin du XXème siècle puis les retombés des traités de Paris de la fin de la première guerre mondiale ont rendu impossible de stabiliser la mémoire collective sur des aspects communs.
Néanmoins l’influence habsbourgeoise et sa culture du faste semble être l’héritage commun de toutes ces régions qui ont pour assimilation commune de faire partie des anciennes collectivités de l’Empire.
Nous comprenons alors les descentes conservatistes des manifestations qui ont eu lieu durant le XXI ème siècle sur le boulevard du Ringstrasse. Nous pouvons aussi assimiler l’idée que le catholicisme était un argument fort pour unir les différentes monarchies au sein de l’Empire et que l’antisémitisme fortement présent en Autriche était peut-être les retombées foudroyantes de la désunion du peuple.
Eva Pisanu
Sources :
Catherine Horel, Cette Europe qu’on dit centrale, Des Habsbourg à l’intégration européenne 1815- 2004 (2009)
Jean Bérenger, Histoire de l’empire des Habsbourg 1665- 1918 (2021)