Le défi actuel du septième art

Les confinements sont venus perturber notre manière de consommer les films. L’année 2020 est considérée par certains comme une véritable année blanche pour le monde du septième art. Calendriers de parution et de tournages retardés, salles de cinéma fermées, pause dans les projets… Le monde du cinéma doit donc faire face à une vague de grande ampleur. Cependant, la crise sanitaire a permis une autre approche du septième art au travers de l’essor des plateformes de streaming. Allons-nous vers la fin des parutions en salles ?  Sommes-nous face à une nouvelle manière de consommer l’univers cinématographique ? 

Il est vrai que les plateformes de streaming possèdent de nombreux avantages. Le premier est le coût. La sortie au cinéma est un véritable budget pour les amateurs du septième art ou pour les familles, limitant donc l’accès aux différents films. Les plateformes permettent de découvrir une multitude de services à des prix avantageux. Les spectateurs peuvent donc avoir accès à un domaine vaste et varié du monde cinématographique, même si les propositions sont souvent liées aux choix financiers. Le deuxième avantage est la praticité des applications. Quel plaisir de pouvoir regarder son film ou sa série tranquillement, dans l’endroit de son choix ! De plus, les plateformes proposent de nombreuses fonctionnalités comme le « Whatch Party » de Disney+. Cette dernière permet aux personnes, même à distance, de suivre en direct le même film favorisant ainsi les échanges et le partage des ressentis quant au visionnage. Enfin, les plateformes permettent l’accès à d’anciens films, favorisant la découverte et l’ouverture culturelle. Hors des grandes entreprises de streaming, plusieurs plateformes proposent des contenus très intéressants comme MK2 qui propose une sélection de cinq films cultes de façon gratuite pendant sept jours. Lors de l’âge d’or d’Hollywood, le cinéma était vu comme réservé à une certaine caste sociale. Les films en salles n’étaient pas forcément accessibles à tous, et les prix des DVD relèvent d’un certain montant. Par les plateformes, tout le monde peut découvrir ou redécouvrir certains chefs-d’œuvre du cinéma, rendant disponible une culture pas forcément connue de tous.

Cependant, le cinéma reste quand même primordial puisqu’il rythme la vie sociale. Nous parlions juste avant du coût financier d’une entrée. Cependant, de nombreux cinémas proposent des cartes d’abonnement avec un tarif plutôt avantageux permettant de découvrir en illimité dans les salles divers films de toute catégorie. Selon la franchise du cinéma, cette carte peut être utilisable dans toute la France, ce qui permet de rendre l’accès aux salles obscures plus facile. Le cinéma a aussi un rôle primordial dans notre société puisqu’il y a un véritable engouement autour des sorties de films attendus. Les réseaux sociaux, les bandes-annonces, les articles dans les journaux, les bandes originales, les produits dérivés… Chaque sortie d’un nouveau film est accompagnée de grosses campagnes de communication. Les séries connaissent également cette « hype » mais, les salles ont l’avantage de favoriser les regroupements des communautés. Cet entrain permet aux passionnés mais aussi aux amateurs d’échanger et de partager leurs expériences en direct avec des inconnus, chose qu’on ne peut pas faire chez soi. Le cinéma est un véritable endroit de partages. Les sensations ne sont pas du tout les mêmes, le spectateur vit véritablement le film en étant assis sur le siège. Le grand écran et la qualité du son nous font ressentir des émotions fortes, nous faisant passer du rire aux larmes. Cela nous offre des expériences uniques et intenses que nous ne retrouvons pas forcément lors du visionnage à la maison. De plus, nous sommes plus sujets à la distraction, nous ne consommons pas de la même manière le film chez soi qu’au cinéma. Il peut être en bruit de fond, alors que dans les salles, toute notre attention est captée par l’écran. D’ailleurs, les salles proposent également de nouvelles expériences afin d’immerger au mieux le spectateur dans le film grâce aux nouvelles fonctionnalités comme la 4DX ou la technologie ICE IMMERSIVE®…

Cinéma et plateformes de streaming sont souvent mis en confrontation. Les partisans de chaque camp se disputent avec violence, notamment sur les réseaux. On peut parler d’une guerre générationnelle avec des regrets du « c’était mieux avant ». Cependant, il nous faut dépasser ces confrontations. Les deux manières de consommer les films sont ne sont pas contradictoires, elles peuvent co-exister car les services proposés ne sont pas totalement identiques. Certaines plateformes, comme HBO Max, tentent même de concilier les deux. Mais, il est vrai que la situation sanitaire crée un fossé énorme. Les patrons des salles en veulent aux plateformes qui diffusent des films, initialement prévus dans les salles, en streaming. Les calendriers de tournage et de sortie sont totalement perturbés. Le monde du cinéma a peur des répercussions à long terme notamment sur la fermeture de salles. La crainte de ne pas retrouver le public quand les cinémas ouvriront est pesante. Cependant, les spectateurs sont nombreux à vouloir retrouver les salles obscures pour revivre ses moments de partage que la crise sanitaire nous enlève. Les plateformes de streaming tirent, certes, avantage de la situation actuelle, mais le cinéma doit s’adapter pour rebondir afin de se rendre encore plus accessible. Une nouvelle manière de consommer les œuvres du septième art, certainement. Mais, en tout cas, le public sera au rendez-vous pour redécouvrir les sensations lorsque les lumières s’éteignent pour laisser place au film sur grand écran.

Marine

Pour aller plus loin…

MK2 : https://www.mk2curiosity.com/

HBO Max : service de streaming disponible aux Etats-Unis, créé par la Warner où les films sortis en salles sont directement accessibles en streaming (comme dernièrement avec Wonder Woman 1984) . Quelques exemples de films : Ready Player One de Steven Spielberg (co-production), 2018 - Aquaman de James Wan (2018) - Ça : Chapitre 2 (It Chapter Two) d'Andrés Muschietti (2019)

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