L’acquisition du langage : théories


 

L’acquisition du langage est un domaine qui fascine les chercheurs. Selon les cultures, le langage n’est pas intégré de la même façon. Il y a donc des variations interculturelles.

La théorie de la niche développementale de Super et Harkness a démontré que le langage n’est pas qu’un simple processus interne mais qu’il est influencé par l’environnement. Selon eux, l’enfant vit dans un « micro-environnement ». Il développe son langage en étant influencé par le contexte culturel dans lequel il vit. C’est pour cela qu’on note une différence entre les enfants français et les enfants des autres cultures.

Le premier facteur est le contexte de vie et l’environnement de l’enfant. En France, le bébé a une place prépondérante dans la famille. Il est au centre de l’attention. Les stimulations visuelles sont nombreuses entre les sourires et les interactions verbales mises en place par les proches de l’enfant. En France, l’enfant a souvent deux caregivers, le père et la mère. Dans la majorité des cas, il développe une relation fusionnelle avec la mère qui sait reconnaître son odeur, des types de cris et qui s’adapte à son enfant. L’enfant français est rarement mis dans le dos. Les parents accordent une grande importance au contact visuel. Il y a souvent des contacts face-à-face. L’enfant a un apprentissage actif car il est encouragé à explorer le monde. Plus l’environnement est stimulant via des interactions, plus l’enfant va acquérir son langage facilement.

Le deuxième facteur regroupe les pratiques d’éducation et de soins. Le style parental est proximal, il y a beaucoup de contacts corporels et d’interactions. Les enfants en France sont néanmoins plus allongés que les enfants des autres pays qui sont souvent portés. Il y a une relation dyadique entre l’enfant et la mère. Les mamans stimulent leurs nourrissons à travers le mouvement et le toucher. Elles communiquent avec eux avec un langage adapté que l’on appelle « le mamanais », l’intonation change, le vocabulaire est simplifié. L’enfant est considéré comme un être humain égal avec des capacités qu’il faut aider à développer. L’étayage maternelle permet d’aider l’enfant à développer ses compétences notamment son langage. On retrouve cet étayage à l’école, les instituteurs doivent jouer ce rôle. Ils doivent donner les connaissances nécessaires aux enfants pour que ces derniers puissent développer leurs compétences. Le langage grâce à ses étages va apparaître et se développer.

Le dernier facteur regroupe les ethnothéories parentales. Ce sont les visions culturelles du comportement que doivent avoir les parents. En France, les parents doivent adapter leur rythme de vie à celui de leur enfant notamment sur les horaires des repas, la régulation du sommeil exct… Là, encore, il y a des variations selon les origines des parents. Les normes sociales et les attentes culturelles ne sont pas les mêmes selon la religion par exemple. Cependant, dans la majorité des cas, les bébés français sont vus comme des enfants nés avec des capacités qu’il faut aider à développer. Les ethnothéories ont un impact sur le développement de l’enfant. Par exemple, en France, les mères considèrent que les enfants devraient acquérir la position assise à 6 mois, contrairement à d’autres cultures. Et c’est à 6 mois que les bébés français arrivent à tenir assis. Il y a donc bien un impact des représentations des parents sur le développement de l’enfant.

Pour conclure, l’acquisition du langage des enfants de la classe moyenne française suit la théorie de la niche développementale. Le milieu environnemental dans lequel sont élevés les enfants impacte leur développement moteur mais aussi langagier. Les parents avec leurs représentations et les normes sociales influencent l’apprentissage du langage de l’enfant. Nos représentations occidentales de l’enfant expliquent les variations dans le développement du langage par rapport aux autres cultures.

Marine Jouin