Fondation : 5 siècles de lecture
Ce que nous vous proposons aujourd’hui n’est pas un long article sur notre société, une interrogation philosophique sur notre nature ou une quelconque recette de cuisine. Non, ce que nous vous proposons est un simple avis, et une forte recommandation, sur un cycle de livre, un classique personnel et un manifeste dans son genre.
Le Cycle de Fondation d’Isaac Asimov. Nous nous sommes longtemps demandés pourquoi l’auteur était si peu connu aujourd’hui alors que ses œuvres étaient si influentes. Nous n’avons toujours pas de réponse.
Isaac Asimov (1920-1992)
Il est un russo-américain, auteur de plus de 500 livres, passionné de science et de science-fiction, et l’un des premiers, si ce n’est le premier, à donner ses lettres de noblesse au genre. Il est aussi auteur d’ouvrages de vulgarisation scientifique, de thrillers policiers, de non-fiction.
Le Cycle de Fondation est composé de 7 romans, publiés de 1951 à 1993 (les nouvelles rassemblées dans le Premier tome furent publiées dés 1942). Cette saga reçoit en 1966 le Prix Hugo spécial de la meilleure séries de science-fiction de tous les temps.
Cependant, nous n’allons pas étaler sur 20 pages le CV, tout à fait surprenant par ailleurs, de cette œuvre et de son auteur, nous ne sommes pas là pour ça. Nous sommes là pour une découverte, un avis et finalement une recommandation.
Fondation, ou comment la science-fiction a gagné ses lettres de noblesse
Cette série littéraire narre près de 500 ans d’histoire, dans un très lointain futur, plus de 12 000 ans après notre ère. Dans ce futur, les Humains vivent entre les étoiles, sur des millions d’astres similaires à la Terre, laquelle est oubliée et disparue. L’Humanité vit regroupée sous l’égide de l’Empire Galactique, une entité politique unifiée et ancienne, sujet d’une autre série d’Asimov. Nous nous plaçons à la fin de l’histoire de cet Empire, décadent, faible, inconscient de sa propre Chute annoncée. Annoncée par le Personnage central de cette Saga, un scientifique nommé Hari Seldon, inventeur d’une discipline, la Psycho-histoire, une science se basant sur les mouvements sociaux humains, et permettant de calculer les grandes lignes de l’histoire à venir. Ce scientifique obtient du gouvernement des fonds, du personnel et une planète à colonisé pour mettre en œuvre sa Fondation, l’organisation qui doit, par ses actes, réduire la période d’anarchie suivant la Chute de l’Empire, de 30 000 ans à 1 000 ans.
Nous suivons donc durant les 5 derniers romans les héritiers de Seldon, participant malgré eux aux prédictions du scientifique, durant des siècles (les 2 premiers narrent la vie de Seldon et l’invention de sa discipline).
Ce bref résumé ne concerne dans les faits que les 50 premières pages du premier tome, Fondation. Tout le reste de cette œuvre magistrale ne peut être narré ici, sous peine de perdre la surprise qui entoure chaque action, chaque nouvelle page. L’on se retrouve à essayer de prédire l’évolution de cette humanité, de deviner la marche à suivre pour coller aux calculs de Seldon, mais à chaque fois, nous nous trompons et sommes surpris par la tournure de l’histoire, qui suit des personnages, puis leurs descendants ayant construit leur renommé sur leurs illustres ancêtres, avant que tout ce beau monde ne finisse par devenir des légendes, de lointains souvenirs narrés dans les livres.
Vivre en quelques romans une histoire s’étalant sur des siècles, voir l’Humanité se tromper, changer, apprendre, tomber dans le désespoir puis se relever, voici la promesse de cette Saga qui, bien qu’ayant, pour les plus anciens composants, près de 80 ans, n’en reste pas moins visionnaire par moment, mais toujours passionnante. L’on dévore les pages, les siècles, l’on s’attache à des personnes que l’on sait éphémères, l’on se prend à rêver de ce monde parfois merveilleux, parfois apeurant. Aller de l’Œucuménopole Trantor, planète capitale de l’Empire, toute recouverte d’une immense ville, à Terminus, planète de la Fondation, voir la perte de la technologie et du savoir, en même temps que son développement ininterrompu. Voir les modèles sociaux et politiques se remplacer, passer et disparaître.
Ce Cycle nous fait rêver, autant aujourd’hui que lors de sa parution. Et son influence est grande ! Fondation est la principale inspiration de Georges Lucas pour Star Wars, les échos y sont nombreux, entre Trantor et Coruscant, les Empires, les technologies. Sachant qu’aujourd’hui, presque tous les récits sur le futur sont inspirés en partie de cette saga cinématographique dantesque, nous pouvons nous rendre compte que l’esprit et l’essence du Cycle de Fondation se sont infusés très largement.
Nous ne pouvons vous donner qu’un seul véritable conseil ! Lisez ! Et surtout, lisez Asimov et son Cycle, bien que toutes ses œuvres trouvent grâce à nos yeux. Nous espérons avoir pu, au moins, piquer votre curiosité et avoir creusé votre appétit de découverte. Merci pour le temps que vous nous avez accordé.
N.GRAINGEOT