Désir comblé


Charles-François Daubigny, Städel Museum de Francfort-sur-le-Main

Le poème ci-dessous a été écrit pour être écouté avec ce morceau de Siegfried Mai.

Désir comblé

Au loin, je t'aperçois.

La lueur du jour te dessine.

Tu es à la lisière d'un bois,

Allongée, proche d'une cassine.

Tu as les yeux fermés.

Tu ne dors pas.

Tu te sens libérée

D'une envie que tu as

L'harmonie te comble

Car ce désir n'est plus.

Tu nages telle une omble

Dans une rivière en crue.

Tu ouvres enfin les yeux.

L'air vient caresser tes joues.

Tu te laisses envoler loin d'eux

Pour ne rien laisser du tout

"Ô désir", t'écries-tu.

Tu n'en attends rien

Car il s'est tu.

Erin Remeter